Dans ma tête d’humaine…

dans ma tête Apr 14, 2023

J'écris ceci le 14 mars 2023. Je vais le publier plus tard, mes introspections sont futiles en ce moment de crise aiguë.

 

C’est le lendemain de la tragédie à Amqui. Est-ce un drame découlant d’une action par contagion? Comment expliquer ce qui s’est passé? J'écoute la télévision avec confusion. Ça me semble irréaliste, impossible, digne d’un mauvais film.

Je n'écoute plus autant la télévision qu’avant et sans même avoir vécu l'événement, je peux facilement m’imaginer à quel point ça va être marquant pour les gens de notre région et comment les ce traumatisme va changer des vies et laisser des traces.

Un sentiment de sécurité perdu, un cerveau hypervigilant qui n’est plus capable de faire confiance, c’est long à guérir. C’est encore plus douloureux dans une société où on veut un résultat rapidement et où il faut performer, gérer, répondre aux attentes, remplir les formulaires des différentes instances pour avoir le droit de s’arrêter, continuer de payer les comptes, performer dans plusieurs rôles sociaux, faire bonne figure, s’occuper de soi…

 

Ce sont des gens de ma région qui parlent à la télévision ce soir. Ils ont cet accent que je connais, ils vivent dans la ville que je considère ma destination moto favorite. Ils sont à l’endroit où j’ai fait mes stages de médecine de famille et où j’ai tellement adoré l'équipe de l’hôpital! Je m’y ferais soigner n’importe quand en toute confiance. Malheureusement, à Amqui, il y a eu plusieurs drames de la route dans les dernières années. Un si beau village trop malchanceux! Il n’y a aucun lieu immunisé contre l’adversité.

 

Hier, j’ai entendu parler de l'événement, du déploiement de l’aide et du soutien. Dans ma tête, je me suis mise à revisiter mes dernières rencontres. Est-ce que j’ai rencontré quelqu’un qui aurait pu faire ça? Est-ce que j’ai laissé de côté un détail? Quelque chose m’a-t-il échappé alors que j’aurais pu le prévenir? Ai-je bien fait mes devoirs? L'équilibre entre la liberté, le droit, la gestion du risque est un défi à gérer mais aussi un enjeu de société.

 

Je me suis demandé tout ça sans même savoir de qui on parlait, l’histoire complète ou si j’avais déjà rencontré cet individu dans ma vie! Plusieurs questions, remises en questions, sans même être impliquée! J'ai un cerveau humain qui se pose des questions.

 

Je le sais que même si le conducteur du véhicule m’avait rencontrée avant ce geste, il y a des choses que je ne peux pas prévenir même si je fais tout ce que je peux pour être à mon meilleur. Je ne peux lire les pensées, je ne peux contrôler les comportements. Tout ce que je fais, c’est toujours de mon mieux dans le moment où c’est fait et avec les informations et moyens disponibles.

Pourtant, sans même savoir l’histoire ni qui était impliqué, je me suis mise à m’inspecter pour savoir si je pouvais peut-être avoir quelque chose à me reprocher! Les médias ont parlé de santé mentale… Je me suis sentie interpellée comme j'ai à coeur la sécurité et la santé de tous!

 

J’ai vécu un processus de remise en question qui fait partie du deuil: Est-ce que j’aurais pu faire quelque chose de plus?

Rationnellement, non.

 

Écouter les médias parler de santé mentale alors qu’il y a tellement de subtilités, de comorbidités, de détails qu’on ne sait pas, ça me laisse songeuse sachant qu’une grande partie de la population affrontera des problèmes de santé mentale sans être dangereuse! 

 

En écoutant les médias, j’ai vu les phases du deuil: Le déni pour ceux qui n’y croient pas encore. La tristesse observée à travers les visages en larmes. La colère du peuple qui attendait l’accusé au palais de justice. Le marchandage dans les questions pour tenter de comprendre, de considérer la possibilité que ça ne soit pas vrai, les explications potentielles…

L’acceptation, dans une situation comme ça, comment la vivre?

Je pense que pour y arriver il faudra trouver un sens aux événements mais surtout qu’une mobilisation ait lieu vers la prévention de la violence, vers la construction de l’estime de soi de chacun, vers la responsabilisation et la valorisation au niveau individuel pour diminuer la haine et les réactions démesurées face à l’adversité.

Outiller chacun pour se sentir en maîtrise de sa vie, c'est important pour maintenir la paix et se soutenir comme communauté.

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